Contamination aux PFAS dans le sud de Lyon:
Ils savaient depuis plus de 10 ans…
Le 12 mai 2022, une enquête journalistique menée conjointement avec envoyé spécial et vert de rage faisait mention d’une pollution de l’eau potable de plusieurs dizaines de communes du sud Lyonnais aux PFAS (pour PerFluoroAlkyl Substances ou en français, substances perfluorées). A la suite de ce reportage, les communes de Pierre Bénite et Chasse sur Rhône portaient plainte contre X afin que soit ouverte une enquête permettant d’évaluer la chaîne des responsabilités à l’origine de la pollution et les services de l’état lançaient une vaste enquête visant à vérifier et complémenter l’enquête.
Origine du reportage:
Comment a été déclenchée l’enquête d’envoyé spécial/vert de rage dans le sud Lyonnais? Depuis le début des années 2000, la communauté scientifique et de nombreuses associations de protection de l’environnement tentent d’alerter l’opinion publique et les instances règlementaires des risques sanitaires que représente les PFAS (pour PolyFluorinated Alkyl Substances), dont la présence dans l’eau et l’alimentation est avérée, et aux risques pour la population que fait peser une exposition chronique à ces produits.
La première affaire, à l’origine d’une prise de conscience internationale des dangers des PFAS, fut liée à l’usine Dupont de Nemours de Parkesburg aux Etats-Unis. Dans cette petite ville de Virginie, le rejet dans l’environnement de quantités industrielles de C8, le nom de code donné par la société Dupont-de-Nemours à une molécule perfluorée (un PFAS donc), le PFOA (pour PerFluoroOctanoic Acid), ont conduit à une pollution généralisée du réseau d’eau potable. Cette contamination eu des conséquences sanitaires dramatiques pour les populations locales exposées (explosion des cas de cancer notamment), résultats compilés dans une étude épidémiologique de large ampleur menée à la suite de la révélation du scandale. De très nombreuses années seront nécessaires pour traiter les échantillons des 69 000 habitants qui se sont portés volontaires. En 2012, à la publication des résultats de l’étude, le verdict tombe: le lien entre l’exposition au C8 et 6 maladies sérieuses est démontré de façon irréfutable: Cancers des testicules, du rein, maladies thyroïdiennes, colite ulcéreuse, hypertension dans le cadre d’une grossesse et hypercholestérolémie. Sur l’échantillonnage de personnes ayant participé à l’étude, 3535 avaient déjà développé ces maladies liées à la consommation de l’eau polluée de la ville.
En 2005, le groupe DuPont a été condamné à payer 16,5 millions de dollars à l’Agence de protection de l’environnement américaine pour avoir dissimulé les résultats d’études internes prouvant la toxicité des matériaux fabriqués dans son usine. Quand aux procédure collectives intentées par les plus de 3000 plaignants à la suite des résultats, elle se solda par un accord financier trouvé avec Dupont pour indemniser les victimes à hauteur de 670 millions de dollars.
Le chiffre peut sembler énorme, en réalité au regard des profits réalisés grâce à la vente de téflon par la firme durant des années (1 milliard de dollars de bénéfices par an), c’est pour le moins mesuré. Cette histoire invraisemblable a été adaptée au cinéma dans le film “Dark Water”, sorti en 2019. Par la suite, d’autres scandales identiques furent rapporté en Hollande, en Belgique et en Italie notamment.
Les journalistes de l’enquête qui a révélé la contaminations aux PFAS du réseau d’eau potable dans le sud de Lyon ont affirmé avoir entrepris la démarche après s’être rendu compte que, contrairement à de nombreux autre pays européens (Italie, Belgique, Hollande) dans lesquels les PFAS avaient conduit à des scandales sanitaires du même ordre celui de Parkesburg, la France restait bien silencieuse sur le sujet alors même que certains industriels utilisant ou synthétisant des PFAS étaient identifiés sur le territoire.
=> A Voir: l’interview du journaliste qui explique ici comment ils en sont arrivés à mener l’enquête
Historique des scandales liées au PFAS:
Sans donner une vision exhaustive de l’historique des différentes affaires et actions concernant la pollution aux PFAS à travers le monde depuis le début des années 2000, voici quelques évènement important à garder en tête afin de situer le problème.
1999: Premier procès intenté contre la société Dupont de Nemours pour une pollution à un PFAS (Le PFOA) de l’environnement dans le district de parkesburg aux Etats Unis.
2004: la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POP) limite l’utilisation des PFAS qui étaient les plus courants : le PFOA et le PFOS, 2 PFAS parmi les plus produit dans le monde avant les année 2000.
2005: le groupe DuPont a été condamné à payer 16,5 millions de dollars à l’Agence de protection de l’environnement américaine pour avoir dissimulé les résultats d’études internes prouvant la toxicité des matériaux fabriqués dans son usine.
2013: Scandale de l’usine Miteni en Vénétie. Les nappes phréatiques de 21 communes représentant 121 000 personnes sont contaminées aux PFAS
2015: 200 scientifiques signent la déclaration de Madrid, demandant des mesures radicales pour stopper la pollution aux perfluorés dans le monde.
2016: Nouveau scandale aux PFAS à Dordrecht aux Pays-Bas.
2017: La multinationale Chemours (anciennement Dupont de Nemours) signe un accord d’indemnisation de 670 millions d’euros pour mettre fin à la procédure collective de 3550 plaignants dans le cadre du scandale sanitaire de Parkesburg.
2019: 200 pays interdisent la production de PFOA (le PFAS mis en cause dans le scandale de Parkesburg)
2022: La multinationale américaine 3M conclu un accord avec les autorités régionales de Flandre à hauteur de 571 millions d’euros pour une pollution aux PFAS dans la région d’Anvers.
- Des polluant “éternels”
Le surnom de “polluants éternels” (forever chemicals) donné au PFAS provient du fait que ces molécules sont extrêmement stables chimiquement. Cela s’explique par le fait que la liaison Carbone — Fluor est une des liaisons de la chimie organique parmi les plus fortes qui existe. Par ailleurs, à de très rares exceptions, il n’existe pas de PFAS dans la nature. La nature n’a par conséquent pas développé de stratégie d’élimination et de recyclage de ces produits et donc, les mécanismes de dégradation microbiologique sont inefficaces sur ces composés. De même, cette incroyable stabilité chimique les rend peu sensibles à la dégradation par la chaleur, les acides, les bases, les agents réducteurs ou oxydants.
Cette absence de décomposition, couplée à des propriétés physique remarquables, conduit, lorsque ces molécules sont contaminent l’environnement (via l’air, l’eau, le sol), à des mécanismes de bio-accumulation. Ces produits ont donc une malheureuse tendance à s’accumuler dans les écosystèmes et dans les organismes vivants.
- Quels sont les résultats de l’étude menée dans le sud de Lyon?
A la suite de la révélation par l’enquête Vert de rage/Envoyé Spécial, les autorités sanitaire ont affirmé prendre la mesure du problème et ont diligenté leurs propres analyses afin de vérifier si les résultats de l’enquête journalistique était fondée.
Les informations communiquées par la préfecture à la suite des révélations issues de l’enquête journalistique sont à lire ici et celles communiquées par l’ARS ici.
D’un point de vue réglementaire, on peut noter que:
- Il n’existe actuellement pas de réglementation Française normalisant l’exposition de la population aux molécules perfluorées via le réseau d’eau potable. De nombreux autres pays, ont depuis des années déjà, pris leur disposition pour définir des seuils limites.
- La directive européenne 2020/2184 qui concerne la qualité des eaux de consommation humaine a été entièrement révisée pour suivre la présence des PFAS dans les analyses de l’eau. Ainsi, 20 PFAS évalués comme les plus préoccupants sont ciblés. La limite de qualité est fixée à 100 ng/L pour la somme de ces 20 molécules dans les eaux de consommation. La directive qui doit être transposée en droit français devra s’appliquer au plus tard en Janvier 2026 et les PFAS devront donc être intégrés dans les analyses sanitaires de l’eau de consommation.
Les informations relatives à cette directives sont disponibles ici
Quoiqu’il en soit, en se référant à cette future norme européenne (100ng/L-1) qui sera applicable au droit Français au plus tard en 2026, les mesures réalisées par les autorités confirment un dépassement de seuil pour 9 communes situés dans la zone rouge sur cette carte:
Les 9 communes situées en zone rouge sont celles dont le réseau d’eau potable est situé au niveau du champs captant Ternay/Chasse, à environ 15 km au sud des rejets d’Arkema sont:
Ternay, Communay, St Symphorien-d’Ozon, Serezin-du-Rhone, Simandres, Chasse-sur-Rhone, Solaize, Grigny, Givors.
Les résultats d’analyse montrent des taux de PFAS (sommes des 20 PFAS les plus préoccupants) compris entre 143 et 197 ng/l, soit des concentrations jusqu’à 2 fois plus élevées que la future norme applicable. Autrement dit, si la future norme devait s’appliquer aujourd’hui, l’eau de ces 9 communes serait réputée “non potable” ou tout du moins, non conforme à la réglementation.
Les autres analyses sectorisent 2 autres zones pour lesquelles les concentration sont plus faibles, mais néanmoins significatives:
2) En orange 10 villes dont la concentration en PFAS dans le réseau d’eau potable se situe entre 100 et 104ng/l
3) En jaune 91 villes dont la concentration en PFAS dans le réseau d’eau potable se situ eentre 68 et 83 ng/l
Au total, plus de 200 000 personnes sont donc concernées par cette pollution a différents niveaux.
L’ensemble de ces informations sont à retrouver ici
Mais il y a tout de même certains éléments troublants. A la lecture des réactions des autorités face aux révélations du reportage, les services de l’état semblent découvrir le problème.
- Sur le site de la préfecture on peut lire notamment:
Le sujet des pollutions aux substances perfluorées dans la région lyonnaise soulève des questionnements à la suite d’une enquête journalistique diffusée sur France 2 le 12 mai 2022 et d’une réunion publique à la maison de l’environnement de Lyon le 10 mai 2022.
Les services de l’État locaux (préfecture de région, préfectures de départements, direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement, agence régionale de santé), en lien étroit avec l’administration centrale, sont pleinement mobilisés et coordonnés dans leurs différentes compétences. Leur objectif est d’objectiver la situation, de mieux connaître ces polluants émergents et leurs mécanismes, et de prendre les mesures nécessaires. […] L’agence régionale de santé (ARS) est l’autorité en charge du contrôle sanitaire de l’eau de consommation (eau du robinet). A l’heure actuelle, les PFAS ne font pas partie des analyses réalisées dans le cadre du contrôle sanitaire car ces composés ne sont pas encore réglementés.
De même, sur le site de l’ARS on peut lire:
Bien que les rejets des trois perfluorés utilisés par Arkema et Daikin ne soient pas réglementés à ce jour, ils ont été placés sous surveillance depuis le printemps 2022. L’inspection des installations classées de la DREAL, avec l’appui de laboratoires agréés, a réalisé plusieurs contrôles ponctuels dès qu’elle a eu connaissance des alertes formulées par l’enquête journalistique
Si on résume,
- Les services de l’état n’étaient pas au courant de l’ampleur du problème
- Il n’existe pas actuellement de contrôles sanitaires sur le sujet puisque la règlementation est inexistante.
- Maintenant que le problème est posé, les autorités prennent les choses en main.
SAUF QUE…
Sous couvert de découvrir le problème, les institutions omettent juste de préciser que… Elles connaissaient l’origine et l’ampleur de la pollution depuis plus de 10 ans.
Dans un article du journal “Libération” en date du 18 juin 2020, soit quelques mois après la sortie du film “Dark Water”, “PFAS, le déni Français” accessible en ligne ici on peut lire:
“Les pouvoirs publics sont conscients du sujet depuis plus de dix ans. La Direction générale de la santé a commencé à s’en inquiéter dès 2009 en demandant à l’Anses de conduire une enquête sur la présence des PFAS dans l’eau du robinet. Puis une nouvelle en 2016 sur la contamination des réseaux d’eau douce et des nappes phréatiques et alluviales. Leur conclusion : «Certaines activités anthropiques entraînent une contamination significative en PFAS de certaines ressources.» Deux points chauds anonymisés sont évoqués. Libération a pu les identifier : dans le Rhône, à partir de la plateforme industrielle de la commune de Pierre-Bénite, où deux sites des entreprises Arkema France et Daikin Chemical relâchent des PFAS dans le fleuve”. […]
Effectivement, dans un rapport de l’ANSES publié en Février 2011 (il y a exactement 12 ans) intitulé:
“RAPPORT SUR LA CAMPAGNE NATIONALE D’OCCURRENCE DES COMPOSES ALKYLS PERFLUORES DANS LES EAUX DESTINEES A LA CONSOMMATION HUMAINE. RESSOURCES EN EAUX BRUTES ET EAUX TRAITEES”
portant sur l’analyse de différent échantillons prélevés en 2009/2010 sur différents secteurs du territoire national, on peut noter à la Page 93 que 3 industriels clé sont dans le viseur de l’étude, parce qu’elles sont connues pour utiliser des PFAS dans leur procédé de fabrication:
“Nos investigations nous ont permis d’identifier les deux usines synthétisant du PVDF et celle synthétisant des molécules perfluorées par télomérisation. Elles appartiennent à trois groupes industriels distincts. Les deux industriels synthétisant du PVDF ont été sollicités pour la réalisation d’une campagne d’échantillonnage dès juin 2010. Après de multiples relances, l’un deux n’a pas trouvé de disponibilité avant le 15 novembre 2010. Des investigations spécifiques n’ont donc finalement pu être conduites qu’autour de l’autre site industriel synthétisant du PVDF et celui synthétisant des fluoro-télomères. Des prélèvements ont aussi été réalisés sur les ressources en eau situées immédiatement à l’aval de ces usines.”
Si les usines en question ne sont pas expressément nommées dans l’étude, il est assez facile de les identifier par recoupement.
En France, 2 usines seulement fabriquent du PVDF. Arkema sur son site de Pierre Bénite (le “Kynar”©), et Solvay sur son site de Tavaux dans le Jura (le “Solef ©”).
Cette information est vérifiable ici. Pour information, Le PVDF (Polyfluorure de vinylidene) est un polymère fluoré qui trouve de très nombreuses applications industrielles (tuyauterie et raccords, revêtements, panneaux photovoltaïques, etc…) et dont le processus de fabrication requiert l’utilisation de molécules PFAS comme agents surfactant lors de la polymérisation.
Mais selon l’article de libération, les industriels en question ne semblent pas, à l’époque (en 2010), réjouis à l’idée de collaborer pleinement avec les autorités:
Les deux entreprises ont été récalcitrantes à laisser mener ces études. Daikin n’a proposé de date que six mois après le délai accordé par l’Anses. Arkema a accepté, mais a fait disparaître un des points les plus contaminés.
Effectivement, dans le rapport de l’ANSES de 2011 on peut lire à la page 91 au sujet d’Arkema:
« Les prélèvements ont été réalisés entre le 09 et le 10 juin 2010 par les agents du LHN. Au niveau de l’usine, il était prévu de collecter les eaux d’un ouvrage assurant le confinement des eaux sous le site de l’usine et jugé très pertinent par les agents de la Dreal [Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, ndlr] dans le cadre de cette étude. Bien qu’informé du plan d’échantillonnage, l’industriel a démantelé cet ouvrage la veille des prélèvements, rendant ainsi impossible toute analyse.»
Arkema aurait donc condamné un point de prélèvement identifié comme pertinent par les agents de la DREAL?? Cela parait surréaliste.
L’autre information particulièrement intéressante du rapport de 2011 porte sur les analyses réalisées dans des champs captant localisés à 15 km au Sud de l’usine qui fabrique le PVDF (Arkema donc):
Après concertation avec les services de la DREAL (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement) et la Délégation Territoriale de l’ARS du département concerné, des prélèvements ont été réalisés à plusieurs niveaux : — Sur deux champs captant situés de part et d’autre du fleuve, à une quinzaine de kilomètres en aval de l’usine, — Sur les eaux traitées issues de ces champs captant, — Sur des piézomètres installés sur le site de l’usine, — Sur la sortie de la bâche de relevage de l’usine collectant l’ensemble des eaux de ruissellement du site, — Sur la sortie de la bâche de neutralisation collectant l’ensemble des rejets de l’usine.
Ces 2 champs captant anonymisés dont il est fait mention dans le rapport, se situant de part et d’autre du Rhône à environ 15 km du rejet des industriels, seraient selon toute vraisemblance, les champs captant de Ternay/Chasse et de Grigny, ceux la même qui alimentent les communes situées en zone rouge et en zone orange.
Les résultats sont compilés dans le tableau ci dessous:
Ces résultats montrent clairement que les concentrations cumulées pourune somme de seulement 10 PFAS (178 ng/L pour le champs de Ternay) présentaient déjà des niveaux similaires à ceux rendus publique récemment dans ce même champs captant (entre 143 et 197 ng/l) pour une somme de 20 PFAS.
Il semblerait par ailleurs que l’ARS n’ait pas eu écho des données publiées en 2011 puisque lorsque la journaliste de libération interroge l’institution au sujet des rejets de PFAS des 2 groupes chimique de Pierre Bénite, cette dernière se montre rassurante en précisant qu’il n’y a pas de captage de l’eau du Rhône puisqu’ils se situent dans la nappe alluviale.
L’analyse de rejets de ces industries a confirmé l’émission dans l’environnement de quantités non négligeables d’alkyls perfluorés, et certainement de fluoro-télomères. […] L’Agence régionale de santé (ARS) s’est-elle saisie du sujet ? Des enquêtes épidémiologiques ont-elles été menées sur les populations vivant autour des zones touchées et buvant l’eau pompée dans le Rhône ? Négatif. «Nous n’avons aucun élément sur ce sujet, répond-on à l’ARS. Il n’y a pas de captages d’eau potable en prise directe dans le Rhône, ils sont sur la nappe alluviale.»
Il faudrait peut être rappeler à l’ARS ce qu’est une nappe alluviale:
Une nappe alluviale est le plus souvent la nappe d’accompagnement d’un cours d’eau, avec lequel elle communique jusqu’à rencontrer une barrière géologique imperméable. Par conséquent, une nappe alluviale est directement connectée au cours d’eau dont elle dépend. Si le cours d’eau est pollué, alors la nappe alluviale l’est également.
En conclusion:
Les services de l’état avaient donc bien connaissance des résultats de l’étude diligentée en 2009/2010 par l’ANSES et la DREAL puisqu’ils en étaient les commanditaires. Par ailleurs, cette dernière est régulièrement mentionnée dans différents rapports de l’ANSES publiés par la suite. Dès 2010, les résultats d’analyses dans les champs captant de Ternay et de Grigny étaient donc connus et inquiétants.